Les chemins du collectif : pédagogie institutionnelle

FacebooktwitterredditpinterestlinkedinmailFacebooktwitterredditpinterestlinkedinmail

ML-janv-21

                               Les chemins du collectif

Â

Andrès Monteret (1) nous entraîne à la découverte de la pédagogie institutionnelle (PI) héritière de Freinet, de l’anarcho-syndicalisme, de Freud et de Marx. Elle s’inscrit dans le courant des pédagogies coopératives et émancipatrices pour lesquelles il s’agit, en premier lieu pour l’auteur-instituteur (au sens où il institue), d’associer théorie et pratique dans une démarche pédagogique qui cherche à transformer l’école et la société. Une pédagogie qui tend à « transformer la classe en milieu éducatif »où les apprentissages sont organisés selon les capacités et les envies de chacun… bref un beau projet. Le livre est surtout une entrée en PI, avec un utile rappel historique sur ses origines, destiné à des éducateurs en quête de solutions autres que celles de la transmission autoritaire des savoirs et des comportements sociaux.

L’auteur présente les outils et techniques de la PI comme les « métiers » (responsabilité confiée à un enfant), ou encore les ceintures de comportement, le « quoi de neuf ? » et sa libre parole, ou encore le conseil, outil privilégié d’apprentissage de l’autogestion, lieu d’élaboration des règles de vie collective et du travail d’apprentissage…

Autant de techniques qui ont pour but l’autonomie et la responsabilisation des apprenants tant du point de vue de l’acquisition des connaissances que des savoirs sociaux et qui visent, qui plus est, à construire le sujet au-delà de l’élève. Autant dire qu’une telle démarche pédagogique implique pour « l’appreneur » à interroger la posture du « maître » et à renoncer au désir de « toute puissance ».

Travail sur soi qu’il peut entreprendre dans des groupes de pairs d’analyse de la pratique. De plus, l’auteur rappelle, citant Oury et Vasquez que la pédagogie coopérative « éduque le maître » autant qu’elle permet aux apprenants de s’instruire et de connaître et qu’au-delà elle ambitionne pour chacun de se transformer soi-même pour transformer la classe et le monde.

Dommage, peu de recul critique sur la PI en général et sur certains de ses outils comme l’usage des ceintures qui, quoiqu’en disent les tenants de la PI, rappelle une logique de grade même s’ils affirment que ces ceintures ne sont qu’une marque d’autonomie par rapport à une tâche, à une responsabilité ou un niveau de savoir et aucun cas le résultat de la compétition scolaire ou d’une forme de hiérarchisation.

A voir ou pour le moins à constater et vérifier.

 

Hugues

Groupe Commune de Paris

 

 

  • Monteret A., 2020, Les chemins du collectif, Montreuil, Libertalia, à Publico

 

 

 

FacebooktwitterredditpinterestlinkedinmailFacebooktwitterredditpinterestlinkedinmail