Marie Huot, une femme une femme combattante

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Marie Huot, une femme combattante

Marie Huot une femme combattanteMarie Huot (1846-1930), peu connue aujourd’hui, que Sylvain Wagnon nous permet de redécouvrir, fut engagée dans de nombreux combats. En relation avec Louise Michel et Jeanne Humbert, elle dénonça toutes les exploitations et toutes les souffrances humaines et animales.

Néomalthusienne, elle fut l’une des pionnières de la grève des ventres. À la fois, pour libérer les femmes des injonctions à la procréation, leur permettre le libre exercice de leurs corps, mais aussi par souci de ne pas livrer au capital de la chair à canon ou des serfs pour les bagnes industriels. Néomalthusianisme qui, aux côtés de Paul Robin, conduisit Marie Huot à militer pour l’éducation sexuelle et la liberté de contraception.

Marie s’engage par ailleurs pleinement pour la cause animale qui, pour elle, est une lutte prioritaire au même titre que la lutte des classes. Cette cause est, pour elle, une « partie intégrante » de la question sociale. À cette fin, elle crée, en 1883, la ligue populaire contre la vivisection et combat la tauromachie importée d’Espagne en France en 1853.

Elle ne cesse lors de ses conférences de dénoncer toutes les dominations, celle contre les femmes, les animaux et bien sûr les prolétaires asservis. Antivivisection qui l’entraîne dans de violentes polémiques à s’opposer à Claude Bernard : féminisme qui lui fait dénoncer Jean-Martin Charcot pour maltraitance des femmes « aliénées » ou encore Louis Pasteur et son procédé naissant de vaccination.

Refus du vaccin, dont elle serait sans doute aujourd’hui revenue. Autre facette, plus étonnante, voire la plus dépassée, de cette femme militante, ce sont les liens qu’elle a entretenus, non seulement avec le symbolisme dans son œuvre poétique, mais surtout avec le courant théosophique qui flirte avec le mysticisme et un certain ésotérisme.

Pour clore l’ouvrage, Sylvain Wagnon fait un parallèle entre la grève des ventres des 19e et 20e siècle auquel participa Marie Huot et celui contemporain en Grande-Bretagne « Birthstrike mouvement » (2019-2021).

Enfin, pour éclairer la pensée de Maris Huot, l’auteur puise largement dans ses textes et nous livre en fin de volume deux belles annexes : Maternités (1892) et Le mal de vivre (1909).

En bref, un beau portrait de femme libertaire, féministe, militante, végétarienne, radicale et mystique à ses heures.

Wagnon S., 2023, Marie Huot, libertaire, néomalthusienne, antispéciste, théosophe, Lyon, ACL.

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