Des armes pour l’Espagne révolutionnaire !

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Un antifascisme de combat. Pierre Salmon dans son livre un antifascisme de combat nous entraîne dans le monde des anonymes et des « petites mains » qui en 1936-37 et parfois jusqu’en 1939, depuis la France, la Belgique et la suisse, organisèrent, à leurs risques et périls, la contrebande des armes pour les militant-e-s de l’Espagne et de la Catalogne révolutionnaires, et ce, malgré et contre l’inique politique de non-intervention de Blum et du Front populaire.Des armes pour l’Espagne révolutionnaire !

Pierre Salmon dans son livre un antifascisme de combat nous entraîne dans le monde des anonymes et des « petites mains » qui en 1936-37 et parfois jusqu’en 1939, depuis la France, la Belgique et la suisse, organisèrent, à leurs risques et périls, la contrebande des armes pour les militant-e-s de l’Espagne et de la Catalogne révolutionnaires, et ce, malgré et contre l’inique politique de non-intervention de Blum et du Front populaire.

Quantité d’armes symboliques face aux livraisons massives faites par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste aux troupes franquistes. Malgré de nombreuses initiatives et malgré les armes fournies à prix d’or par Staline, le matériel militaire manqua cruellement. Face à cette pénurie, en particulier pour les combattants anarchistes, de multiples petits comités organisèrent « illégalement » le trafic d’armes. Activités clandestines souvent menées par des contrebandiers sociaux peu expérimentés qui durent quelquefois côtoyer et « s’associer » à des barons du banditisme, marchands d’armes souvent plus avisés et incontournables.

Mais aussi dans ce livre, de beaux portraits de militants entrés en « illégalités » au nom d’une solidarité internationale de classe. Les femmes sont quasi absentes de ce trafic souvent empreint de virilisme, une exception toutefois, Emilienne Morin la compagne de Durruti. Face à cette solidarité militante, il va de soi que les gabelous veillent, qu’une répression plus ou moins ferme s’abat sur les « trafiquants » et que les peines de prison se multiplient. Au demeurant, du côté anarchiste, le nombre d’armes fut toujours insuffisant quand il ne fut rationné, contingenté et sous conditions. Pour s’en procurer, de nombreuses colonnes libertaires durent se plier à la militarisation des milices.

Comme le souligne l’auteur en fin d’ouvrage, « derrière la contrebande, c’est une histoire plurielle, celle qui mêle les militants, les criminels de droit commun, le contrôle étatique et le contexte politique espagnol, et plus encore. »

Parmi ces petits mains du trafic d’armes, quelques-uns se rangèrent après la « retirada », d’autres rejoignirent plus tard les maquis et la résistance antinazie en France, d’autres encore moururent en déportation.

Salmon P., 2024,Un antifascisme de combat, armer l’Espagne, révolutionnaire-1936-1939, Bordeaux, Ed. du Détour.

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