Quelle connerie la guerre !
Connerie pour le troufion, profit pour les marchands de mort. Sans remonter aux boucheries royales des Louis, durant la période dite moderne en histoire (1492-1792), je me propose de faire un petit inventaire chronologique – probablement non exhaustif – des guerres et autres massacres des traîneurs de sabre et autres mercenaires d’État dans la période contemporaine (1792-2024…).
Quelques chiffres ?
Tout d’abord, les guerres napoléoniennes firent selon les estimations entre 2 750 000 et 6,5 millions de morts civiles et militaires1.
Quant à la guerre de Vendée, dans la même période, entre 100 et 200 000 Vendéens y laissèrent leur peau et quelquefois leurs crucifix.
La guerre de Sécession aux États désunis (1861-1865), Nord et Sud confondus, 617 000 morts.
La guerre franco-prussienne de 1870 envoya plus de 200 000 soldats à trépas.
La Commune de Paris, avec ses multiples milliers de morts, apparaît dès lors comme un détail de l’histoire (pas pour tout le monde).
La grande sale guerre de 14-18 avec ses 9 millions de morts bat un premier record vite effacé par la Seconde Guerre mondiale avec ses 50 millions de cadavres répartis sur tous les continents.
La guerre civile en Russie, 3 millions de morts auxquels il conviendrait d’ajouter quelques millions dus à la famine et aux purges staliniennes.
La Révolution et la guerre civile espagnole firent environ 500 000 victimes, dont de nombreux fusillés qui hantent encore aujourd’hui les fosses communes franquistes. L’annexion de l’Éthiopie (1935) par les fascistes italiens, plusieurs centaines de milliers de morts et d’autres centaines de milliers (millions ?) dans les guerres contemporaines dans cette région d’Afrique.
1937, Nankin, la soldatesque japonaise massacre 200 000 Chinois, 80 000 femmes et enfants y furent violés.
La Révolution chinoise (1928-1949), 3 200 000 occis et la « culturelle », quelques années plus tard, sans doute quelques millions de plus, sans compter plusieurs milliers place Tian’anmen en 1989.
La guerre de Corée (1950-1953) entraîna la mort de 3 millions de personnes.
Les massacres coloniaux sont innombrables, la seule répression française lors de l’insurrection malgache fit 100 000 morts et la guerre d’Algérie au bas mot 500 000. Les deux guerres du Vietnam, la Française et l’Étasunienne (1954-1975), permirent d’enterrer entre 2 et 4 millions d’individus, dont, comme toujours, de nombreux civils.
Le conflit Irak-Iran (1980-1988) autour d’un million de victimes et on connaît la suite. En Europe, la guerre en ex-Yougoslavie, les nationalismes exacerbés ont fait environ 100 000 tués.
Et ça continue !
Plus près de nous, de nombreux conflits augmentent encore le nombre de blessés et de macchabées. Les multiples guerres d’Afghanistan (1979-2021) ont un bilan très lourd, probablement plus de deux millions de décès. En Libye, depuis 2018, il y a eu plusieurs milliers de morts. En République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), en 30 ans, les morts se comptent par millions (5, 6 ?). En Birmanie, depuis le coup d’État, environ une dizaine de milliers.Â
Au Soudan, où les soudards s’affrontent depuis 2022, on compte déjà près de 20 000 morts. Dans le conflit russo-ukrainien, on décompte (sans certitude) là encore plusieurs de dizaines de milliers de morts et ce n’est pas fini. Enfin, à Gaza, en août 2024, plus de 40 000 victimes sont déjà dénombrées, dont des milliers d’enfants. Il est clair que dans ce décompte macabre ne sont pas quantifiés les blessés et les déplacés, les traumatisé-e-s, les violé-e-s, les torturé-e-s…
Les choix meurtriers du capitalisme
Après ce panorama de presque 240 ans de boucherie, il convient de rappeler qu’il y avait, en 2022, 59 conflits dans 34 pays dans le monde pour le plus grand bien des profiteurs de guerre. Le chiffre d’affaires en 2023 du complexe militaro-industriel, où l’on retrouve (en autres), les USA, la Chine, la Russie, la France, Israël, le Royaume uni et j’en passe, était de 2 443 milliards de dollars US, plus 6,8 % par rapport à 2022.
La peste kakie prolifère et les progrès techniques sont souvent des « progrès » des techniques guerrières dont on hérite en bout de course, comme par exemple Internet. Si tout cet argent gâché l’avait été pour développer des techniques de paix, où en serions-nous ?
Ce qui est certain, c’est qu’avec un pareil budget, chaque individu-e sur terre aurait accès à l’eau potable, aux sanitaires, à la santé, à l’éducation, à la culture, à une nourriture de qualité et au bien-être.
1 Toutes les estimations qui suivent sont toutes objet de controverses et de débats. Il ne s’agit ici que de données des ordres de grandeur.